lundi 24 décembre 2007

Délation

En France il y a les grèves, les émeutes dans les banlieues, le chômage … ici en première page du journal on a Joseph et Louise.

En plus d’être moches et de rouler dans une poubelle, Joseph et Louise sont allés se plaindre à un journaliste que des fonctionnaires abusent des parkings du supermarché (sûr, ça méritait bien la 1ère page).
En plus d’être à la solde du supermarché et d'écrire dans un torchon (le Chronicle est un gratuit qu’on jette dans notre jardin) le journaliste encourage la délation : le message en bas à droite s’adresse aux futurs corbeaux.
La délation n’est donc pas une spécialité suisse (j’ai vu ici d’autres encouragements comme les panneaux sur la route pour dénoncer les chauffards). Dénoncer c’est moche et j’ai donc suggéré à mes collègues de le faire savoir au journal (moi j'ose pas car je ne suis que toléré ici).
Pour comprendre l’article, il me faut expliquer la situation aberrante ici. Beaucoup, beaucoup, beaucoup d’espaces. Donc à priori pas de problèmes de stationnement. En fait si : ils sont payants. Moutons mais pas cons, les australiens se garent donc au centre commercial qui offre 3 heures gratuites. Et ça, ça plait pas à Louise qui voudrait sa place devant la porte (un peu d’exercice lui ferait pourtant le plus grand bien).
J’ai moi-même été victime de toutes ces tensions sociales autour du supermarché (unique lieu de « vie » de la « ville »).
C’était mercredi en allant au boulot en vélo. J’entends « c’est pas une piste cyclable ». Dérapage en côte, je me retourne et j’aperçois Félix qui pousse son chariot (à l’approche des fêtes son costume était au nettoyage mais je l’ai quand même reconnu).
Excédé par 7 mois à supporter leurs règlements débiles, je m’emporte
« Si c’est une piste cyclable, d’ailleurs il y a une ligne de séparation un peu plus loin » ;
Félix « plus loin oui mais ici non, demandez à la station de police » ;
Moi « de toute façon je ne pense pas vous avoir gêné » ;
Felix « si, c’est dangereux pour les piétons » ;
Moi dans un éclair de génie « et vous avec votre chariot en dehors du centre commercial, vous croyez que c’est permis ? »
Félix, de mauvaise foi « Oui d’ailleurs ils payent des gens pour les ramasser dans la ville ».
Là il a raison : un type erre toute la journée dans les rues à la recherche de chariots abandonnés. Mais c’est pas pour ça qu’on peut ramener le chariot chez soi Félix ! C’est parce qu’on nettoie les rues qu’on peut jeter nos ordures par terre.
D’ailleurs renseignements pris, il avait tort sur toute la ligne : j’étais bien sur une piste cyclable et un panneau (encore un) précise qu’il est interdit de sortir les chariots du centre commercial.
Putain si je le recroise avec son chariot celui-là, je fonce chez les flics.

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