lundi 8 décembre 2008

Comment se faire détester


Grâce aux problèmes techniques de Qantas j’ai pu dormir à mi-chemin à Singapour et répondre à cette question existentielle : ils font quoi tous ces gens dans l’avion ?

Y avait un couple de touristes, des Mauriciens qui avaient de la famille en Australie, un botaniste qui fait sa thèse au Vanuatu et T, le prof de maths en mission à Canberra.

Comme on était tous dans le même bateau, on a sympathisé.
Enfin au début parce que sur la fin ça s’est un peu gâté …

On devait reprendre l’avion de Singapour le lendemain à 1h du mat pour Londres (pénible, ça rajoutait 6 heures pour Paris). En arrivant à l’aéroport, panique à cause des problèmes à Bangkok. Du monde partout. Rien n’avance. Certains font la queue chez Qantas, d’autres aux réclamations et T harcèle British Airways.

Lepénible, lui, navigue d’un point à l’autre prêt à saisir toutes les opportunités.
Alors quand T obtient ses cartes d’embarquement chez British, Lepénible passe devant tout le monde et s’incruste au comptoir : « on voyage ensemble ! ».

Sa carte d’embarquement en poche, T s’éloigne, les Mauriciens squeezent la file et s’incrustent derrière moi « on est ensemble ».

Au moment où British nous enregistre, Lepénible se ravise : « on va à Paris, si y a des places pour nous trois sur le vol de 11h, on préfère bien sûr ». British part, revient 10 mn plus tard avec nos cartes d’embarquement pour Paris ! C’est alors que T se jette sur elle : « moi aussi je veux le vol pour Paris !!! ». Trop tard, Bristish lui sort : « je viens de leur donner les 3 derniers sièges ».

Heureusement pour nous que les bazookas sont interdits dans les aéroports car T nous aurait pulvérisé tous les 3 avec le comptoir (c’est grâce à lui qu’on est passé devant tout le monde). Après ça il a tout essayé : courtoisie (« s’il vous plèèèèèèèèèèèèèèè »), menaces (« je veux parler à votre responsaaaaaable »), négociations (« j’ai une carte goooooold !!!!). Rien à faire (il a même pas pu être mis en liste d’attente car il était déjà enregistré sur l’autre vol)

Il était colère. Ça m’a fait de le peine : le pauvre était au bord des larmes … D’un autre côté y a une morale : ces gens qui font pas la queue c’est insupportable.

Ben oui, à se précipiter pour enregistrer le premier, il en a oublié l’essentiel. Lepénible, lui, reste calme et cohérent jusqu’au bout : après 15 minutes de manips au comptoir, une fois les 3 cartes d’embarquement pour Paris en poche il a même demandé si, à tout hasard, y avait pas une sortie de secours de libre (on prend vite l’habitude). Au regard assassin qu’on lui a lancé en guise de réponse, il a pas insisté.

Il me fait honte des fois …

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